lundi 20 avril 2015

La Gare Lisch: la gare oubliée d'Ile de France....

Située à 7 min de la Gare Saint-Lazare entre Asnières-sur-Seine et Bois-Colombes (92), la Gare Lisch, du nom de son architecte, est un bâtiment exceptionnel. Ancien embarcadère du Champs-de-Mars, gare des expositions universelles de Paris de 1878 et 1889, elle fut démontée vers le milieu de l'année 1897, puis devint en 1924 « la gare électrique » de Bois-Colombes.
Inscrite en 1985 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, la Gare Lisch se meurt dans l’indifférence générale depuis plus d’un quart de siècle.

« Posée là » dans un impasse à la limite entre Bois Colombes et Asnières, elle est la propriété de la SNCF. Les quelques projets visant à trouver une nouvelle vocation à ce bâtiment ont tous échoué ! Une association  « Gare Lisch - Opération Renaissance » se mobilise et réunit des riverains, d’Asnières et Bois Colombes, mais aussi des franciliens, et amoureux du Patrimoine de tous horizons.
Ci-joint leur site internet, avec beaucoup de détails sur la Gare Lish :

http://www.garelisch.fr/







samedi 18 avril 2015

Les Serres d'Auteuil: menacées ou pas???

Le jardin des serres d'Auteuil situé Porte d'Auteuil dans le 16e arrondissement de Paris, entre le stade de Rolland Garros à l'ouest, le périphérique à l'est, l’autoroute A13 au Nord et Boulogne au sud, est un site naturel classé, à plein d'égards exceptionnel
Un site menacé … ou pas !

Créé en 1898 par Jean-Camille Formigé, « il associe l'élégance d'un jardon à la française, une architecture audacieuse du 19e siècle et l'exotisme de plantes tropicales abritées dans les serres.
Formigé est l'architecte paysagiste auteur, entre autre, du viaduc d’Austerlitz (le pont du métro), du pont de Bir Hakem, de squares à Paris...
L'architecture proposée est celle de serres de métal et de verre cathédrale adapté à leur usage, ordonnancées au centre du jardin, légères et élégantes, inspirées du Crystal Palace et rappelant beaucoup d'autres constructions de cette époque.

Le projet d'extension de Rolland Garros sur une partie du jardin ne menace pas les serres principales mais prévoit de détruire les serres secondaires, dites « techniques », sans intérêt architectural, pour les remplacer par un nouveau Cours de 5000 places, semi enterré et entourés de nouvelles serres modernes qui accueilleront les plantes aujourd’hui hébergées. Une allée de liaison entre le Rolland Garros actuel et ce nouveau site, traversant le jardin actuel le long des serres classées, prévoit d'utiliser les beaux bâtiments en meulière des parcs et jardin, pour en faire une allée commerciale de prestige.
Les détracteurs du projet, même si les serres historiques ne seront pas détruites, défendent l'intégrité du site paysager, pensé de manière unitaire, que le projet Rolland Garros vient corrompre de leur point de vue. Ils ne contestent pas l'intérêt d'étendre l'actuel stade, surtout en perspective d'une éventuelle candidature de Paris au JO de 2024, mais mettent en avant un projet alternatif d'extension sur une dalle de couverture de l'autoroute A13, à créer.

Le débat fait rage depuis plusieurs années, ponctué d'expertises, d'études de faisabilité, opposant d'un côté la FFT et la Mairie de Paris, favorables à l'extension sur le site des serres, et les associations de riverains, de défense de la nature, du patrimoine..., défendant la couverture de l'autoroute.

Sans trancher d'un côté ou de l'autre, le débat autours de ce site illustre parfaitement les dilemmes de l'époque, entre d'un côté une certaine modernité mercantile, efficace, défendant des intérêts économiques de court terme mais bien réels, basés sur la notoriété et le prestige de la place de Paris (et en l'occurrence du tournoi de Rolland Garros), qui doit continuer à jouer avec la réalité de la concurrence mondiale, et d'un autre côté une autre modernité, plus écologique, se déclarant plus respectueuse des sites et de leur histoire, des riverains et du patrimoine, mettant au grand jour les contradictions éventuelles des discours autours de l'écologie mais oubliant peut-être les contraintes techniques et économiques...

Le sujet réel est beaucoup plus complexe, mais la bataille donne à voir combien l'urbanisme est au cœur des débats et l’occasion d'aller visiter un site rare, historique, enjeux d'un bataille dont personne ne sait pour l'instant l'issue....